Entre souvenirs et découvertes, un atelier original : les "détak kréol". Les échanges dans le LCR Honoré de Balzac et Chocas du Port, ont révélé toute la diversité des expressions créoles, parfois oubliées ou méconnues. "On parle souvent créole sans même s’en rendre compte", confiait un participant. "Ces ateliers nous permettent de mieux comprendre notre propre langue, de la valoriser, et de la transmettre aux générations futures."

Un moment intergénérationnel et intercommunautaire ; les discussions ont dépassé les simples mots pour aborder l’histoire, les traditions et la place du créole dans la société réunionnaise. Certains ont redécouvert des expressions entendues dans leur enfance, d’autres ont appris des termes nouveaux, créant ainsi un pont entre les générations. "C’est une façon de se réapproprier notre patrimoine", expliquait une habitante, émue de retrouver des mots que ses parents utilisaient autrefois.

Un projet ancré dans le territoire. Depuis 2020, la SIDR, en collaboration avec des associations locales et institutions, s’engage pour mettre en lumière la langue créole. Ces ateliers s’inscrivent dans une démarche plus large de sensibilisation et de valorisation du patrimoine linguistique, répondant à une demande forte des habitants. "Le créole, c’est notre identité, notre façon de nous exprimer, de nous comprendre", résumait un participant. "Et c’est ça, la vraie richesse."

Pendant sa retraite, à la recherche d’une activité enrichissante, un membre de l’association de Saint-Benoît a découvert un projet qui alliait créativité et solidarité. C’est ainsi qu’est née l’idée de confectionner des petits coussins en tissu, spécialement conçus pour soutenir les femmes atteintes d’un cancer du sein. Ces coussins, loin d’être ordinaires, ont été pensés avec soin : respectant les normes médicales, ils contiennent 170 grammes de ouate synthétique anti-allergie, enveloppée dans du tissu coton, pour soulager les douleurs sous les bras.

Chaque jeudi matin, une quinzaine de seniors se réunissent pour confectionner ces coussins, dans une ambiance de partage et de convivialité. Entre rires, conseils et transmission de savoir-faire, ces ateliers sont devenus bien plus qu’un simple moment de couture : une occasion de renforcer les liens, de valoriser les talents de chacun, et de contribuer à une cause qui touche profondément la communauté.

Ces petits coussins, en forme de cœur, portent l’amour et l’attention de ceux qui les ont fabriqués. Ils symbolisent l’espoir, la solidarité et l’importance du « bien-être ». Grâce à des initiatives comme celle-ci, la SIDR montre une fois de plus comment l’engagement et la créativité peuvent transformer des gestes simples en actions porteuses de sens.

À la Ruelle Pavée à Saint-Denis, un projet humain et écologique a pris racine. Monsieur Mansard René-Paul, membre de l’association Pavée, a partagé son quotidien dédié à l’embellissement du quartier. Entre bouturage, plantation de fleurs, d’arbres fruitiers et de plantes médicinales, il a su créer un espace où la nature et les habitants coexistent harmonieusement. Les locataires, ravis, ont participé activement, offrant des plantes, des conseils, et même un coup de main pour entretenir cet écrin de verdure. Les retours étaient unanimes : un quartier plus joli, des esprits apaisés, et une joie partagée.

Madame Damour Elise, de l’association Récup’ Recycle Déco Réunion, a mené un projet ambitieux : l’Axe Vert. L’objectif ? Sensibiliser les habitants au recyclage des déchets et à la valorisation des matériaux du quotidien. Grâce à des ateliers pratiques, les participants ont appris à transformer des bouteilles et des conserves en objets utiles, tout en renforçant les liens entre voisins. Une initiative qui a marqué les esprits, comme en témoigne Madame Rétolia Marguerite-Marie, venue pour la première fois à un atelier et repartie avec des idées plein la tête.

Pour couronner ces actions, une fresque murale a vu le jour, réalisée par les artistes Arthur et Julie Bernard. Inspirée par le fruit de la passion, symbole du quartier, cette œuvre a embelli un mur et renforcé l’identité visuelle du lieu. Une alliance parfaite entre art, nature et engagement, saluée par tous.

La SIDR, en collaboration avec les associations locales, a permis cette transformation. En trois ans, le quartier a changé de visage : plus vert, plus solidaire, et plus vivant. Les remerciements des habitants et des partenaires ont souligné l’importance de ces initiatives pour le mieux-vivre ensemble.

Au cœur du Gol, à Saint-Louis, un stage pas comme les autres a vu le jour : le stage "Cirque Lecture". Pendant une dizaine de jours, des enfants âgés de 6 à 12 ans, issus notamment de quartiers prioritaires, ont plongé dans un univers où les mots et les acrobaties se mêlaient pour créer de la magie.

Porté par l’association "La P’tite Scène qui Bouge", ce projet innovant avait pour objectif de donner le goût de la lecture tout en initiant les enfants aux arts du cirque. Chaque matin, les volontaires en service civique lisaient une histoire, offrant aux enfants une proximité avec le livre, parfois difficile à trouver. Puis, place à l’action : les après-midis étaient consacrés à des ateliers cirque, où les enfants apprenaient des figures, encadrés par des circassiens et comédiens expérimentés.

L’originalité de ce stage résidait dans sa capacité à mêler lecture et spectacle. En fin de semaine, les enfants mettaient en scène des extraits de livres à travers des numéros de cirque, transformant les mots en mouvements, en rires et en émotions. Pour les organisateurs, comme Zao, et les circassiens de l’association, l’enjeu était clair : faire découvrir aux enfants que la lecture peut être un jeu, et que le cirque est un langage universel.

Les retours des enfants et de leurs familles ont été unanimes : ce stage a été une véritable bouffée d’oxygène. Les enfants, souvent en avance pour participer, ont découvert de nouvelles activités et se sont épanouis dans un cadre bienveillant. Une maman a partagé son émotion : « Franchement, c’est bien de voir les enfants épanouis comme ça. Ça fait chaud au cœur. » Pour elle, comme pour beaucoup, ce type d’initiative est précieux dans des quartiers où les activités culturelles et sportives sont parfois rares.

Ce stage a pu voir le jour grâce au soutien de la SIDR et de la ville de Saint-Louis, l’association à proposer cette aventure aux enfants. Pour les intervenants, chaque sourire, chaque progrès, chaque moment de complicité avec les enfants est une motivation supplémentaire pour continuer. « On prend du plaisir, et c’est ce plaisir qu’on transmet aux enfants », confie l’un d’eux.

Une expérience qui prouve que l’apprentissage peut rimer avec amusement, et que le cirque, comme la lecture, est un formidable outil d’inclusion et d’épanouissement.